Le bonheur selon Félisse
Dans son village perdu au bord d'un estuaire, Félisse peine à faire vivre sa famille. Il ne se sent pas misérable, c'est le lot commun de tous les pêcheurs côtiers. Les poissons ne se vendent pas cher, les marins se font jardiniers pour joindre les deux bouts. Quand ils ne sont ni dans leur barque ni dans leur jardin, ils se retrouvent " Chez Germaine ", bistrot qui est un peu plus que leur résidence secondaire. Là, les conversations n'ont qu'un sujet : les " créas ", légendaires esturgeons de l'estuaire qui, à défaut de surpeupler le chenal, envahissent les imaginations... Un soir de brume, Félisse rentre au port avec un créa géant, au ventre empli de caviar. La télévision s'empare du sujet, c'est la foire d'empoigne du côté des mareyeurs pour obtenir le poisson aux neufs d'or... La fortune de Félisse est assurée. Mais l'adage populaire le dit bien : " L'argent ne fait pas le bonheur. " Félisse l'apprendra à ses dépens.