Art de proximité et distance critique
Alors qu'en France, la voix des détracteurs de l'art contemporain s'est élevée pour déplorer la perte du métier et l'inintelligibilité de l'œuvre, parallèlement les notions de lien social, de proximité ont présidé à la formulation de nombre de créations ces dix dernières années. Mais l'exercice de cet art dit de proximité n'abolit-il pas toute distance critique ? L'une de ses conséquences n'est-elle pas la disparition de l'art comme forme autonome et spécifique telle que l'entendaient les modernes de la première moitié du XXe siècle ? Face à ce qui se donne actuellement comme " art de proximité ", on peut se demander si, d'un côté, on ne risque pas de perdre, dans la proximité, distance critique et dimension contestataire ? Mais d'un autre côté, l'abolition de la distance n'est-elle pas une nouvelle composante de l'art contemporain, à considérer comme telle ?