Faire, agir, contempler : Contrepoint à la Condition de l'homme moderne de Hannah Arendt
Cet ouvrage se met en quête d'un alter-humanisme alternatif à une mondialisation économique. Hannah Arendt a montré la perte de sens opérée par la réduction de l'action politique et de l'œuvrer humain au travail industriel. Pourtant. travailler et œuvrer demeurent deux manières de faire, ce qu'Aristote appelait "poiésis". Si nous voulons retrouver le sens de cette activité, il faut repartir d'une analyse qualitative de l'activité artistique qui n'en sera que mieux distinguée de l'action politique et d'abord éthique dansa sa gratuité. Si Hannah Arendt a repris à Aristote la distinction du faire et de l'agir, de la "poiésis" et de la "praxis". elle omet de rappeler que ces deux activités tirent leur inspiration d'une troisième : la contemplation. Il n'est pas neutre, à l'heure de la technoscience de rendre par ce terme de contemplation la " noésis" irréductible à son savoir intéressé. Par-delà l'alter-mondialisme, la question du monde détourne l'attention de l'urgence de rendre à l'homme sa dignité et en particulier dans ses trois activités essentielles : " faire. agir, contempler ". La Renaissance s'est-elle contentée de renverser les valeurs, abandonnant la contemplation pour s'engouffrer dans une action réduite aux progrès de la technoscience ? N'était-elle pue plutôt en quête d'un équilibre entre les genres de vie : active et contemplative, voire de volupté?