Virus : Huit leçons sur la désinformation
Les phénomènes de désinformation sont devenus aujourd'hui partie intégrante du système de repères de nos sociétés et une arme nous poussant à favoriser nos adversaires les plus implacables au détriment de nos alliés. Paradoxalement, à cause de sa propension au débat politico-philosophique médiatisé, la France est l'un des pays les plus exposés à la désinformation.
Depuis Sun Tzu et Machiavel, le concept et la chose ont toujours hanté la pensée. On peut la décrire comme une distorsion intentionnelle entre la réalité et sa perception par un public cible. Sa force et sa subtilité résident en ce qu'elle mêle insidieusement vérité et mensonge pour conditionner les esprits et manipuler l'opinion. Construite à partir de données souvent véridiques et vérifiables, la désinformation les structure de façon tendancieuse et leur applique une grille de lecture implicite qui tronque et déforme la connaissance et l'analyse des faits. Le massacre des harkis, les tortures en Irak, les banlieues en flammes ou, plus saisissant encore, Le Cercle des poètes disparus, film à grand succès, puissant agent de désinformation faisant appel à l'image pour diffuser un message politique totalitaire : ce sont quelques-uns des événements qui résonnent profondément en nous et, de ce fait, amplifient l'effet des processus désinformants qui s'y attachent, et que Bruno Lussato expose magistralement dans ces " huit leçons ". Le constat est accablant : nul ne peut échapper à la désinformation, inséparable de l'information comme l'ombre de la lumière, et qui se propage plutôt par contagion que par persuasion, comme un virus. La désinformation c'est les autres, mais en réalité et surtout, la désinformation c'est nous, en tant que porteurs actifs ou inconscients du virus.