Saint-Alexandre-Nevski : Centre spirituel de l'émigration russe (1918-1939)
L’église orthodoxe Saint-Alexandre-Nevski de la rue Daru, consacrée en 1861, avait été bâtie dans un quartier choisi en fonction de sa commodité pour les touristes fortunés et les diplomates russes de l’époque.
Mais c’était la seule église russe de Paris et les émigrés des années 1920, pourtant installés en majorité dans des arrondissements éloignés et dans les proches banlieues de l’ouest parisien, la fréquentèrent en masse. Bousculant dans ses habitudes son clergé d’ancien régime, ils transformèrent en église paroissiale débordante d’activités cette chapelle d’ambassade un peu assoupie. Le livre de Nicolas Ross présente le clergé et les fidèles de la rue Daru dans leur pratique ordinaire, mais aussi dans les grandes occasions qui, telle la nuit pascale, attiraient de véritables marées humaines dans les rues environnantes.
Il parle également des liens qui rattachaient à leur cathédrale les paroissiens des petites églises de quartier, souvent installées dans des locaux improvisés, qui se multiplièrent bientôt. Dans les grandes occasions, leurs fidèles continuèrent à venir nombreux dans leur belle cathédrale, au choeur splendide et aux offices d’une grande solennité. C’est là aussi qu’ils pouvaient rencontrer leurs amis et apprendre les dernières nouvelles de la colonie russe.
En 1922, l’église de la rue Daru devint la cathédrale de Monseigneur Euloge, métropolite des Eglises russes en Europe occidentale, et fut considérée comme le centre spirituel de l’émigration russe en France et dans les pays voisins. Elle se constitua en témoin du passé religieux de la Russie et en gardien de sa tradition ecclésiale. Largement construit sur la base de témoignages contemporains et d’archives inédites, le livre de Nicolas Ross s’inscrit dans la continuité d’un premier ouvrage consacré à l’église russe de Paris avant 1918.
Il permettra de découvrir les divers aspects de sa vie dans les années 1920 et 1930, qui furent certainement les plus riches de son existence.