Paris

Auteur : Jean-Marc Parisis

Editeur : National Géographique

Elle s'est appelée Lutèce, mais n'a gardé que peu de souvenirs de ses amants romains. Dévêtue par les barbares, elle fut rhabillée par Charles V, le baron Haussmann ou le président Pompidou. Longtemps reine des villes, citoyenne depuis la Révolution, elle garde des traces de maquillage aristocratique. Tous les vents d'automne ne suffiraient pas à disperser les feuilles de son carnet d'adresses historiques et de son livre d'or mondain. On la dit libre, elle est sereine, sûre de ses charmes, de ses hauts, de ses bas, de ses courbes. On ne la touche que des yeux. Elle n'est pas lacrymale comme Amsterdam, ni diva comme Rome, ni vulnérable comme New York. Paris est juste démodée et sophistiquée, comme la France.
Cet ouvrage propose une vision inédite de Paris et de l'Île-de-France. Au travers des 150 photographies d'Alexandra Boulat et du texte de Jean-Marc Parisis, il nous offre, sur la capitale de notre pays, un autre regard.

J'aime Paris. J'aime ses rues, ses bancs en bois, ses feux tricolores qui n'ont pas changé depuis la dernière guerre. Et les terrasses de cafés, les avenues bordées d'immeubles en pierre aux toits de zinc. Ce décor urbain unique au monde fait qu'une photo prise à Paris est reconnaissable à toute autre.

Il se trouve que j'aime aussi le Cinéma qui offrent au 7e Art sa magie... Ces personnages, j'ai eu la chance de les approcher et de les photographier quand ils venaient présenter un film à Paris. Et, c'est ma veine, n'ayant pas de studio-photo à ma disposition, je n'avais qu'autres choix que de travailler en extérieur. Ce qui eut été un handicap pour un autre devenait un atout pour moi. Et c'est ainsi que paris devient mon "studio"...

C'était le début des années 70 et j'avais 20 ans. À cette époque, une place au cinéma des Champs-Élysées valait 5 francs (0,75 euro). Le trou des Halles était encore rempli, et Frank Zappa chantait au Gaumont-Palace. Il n'y avait pas un seul tag sur les murs, et seulement deux chaînes de télévision. Je parcourais Paris sur mon Solex à la recherche de "vedettes". Avec mes copains Barthélémy, Bertrand et Serge nous avons rejoué La Dolce Vita. Sorties de restaurants, grands hôtels et salles de spectacle n'avaient pas de secrets pour nous. L'avenue Montaigne remplaçait largement la Via Veneto...

Les vedettes jouaient le jeu avec nous car nous les aimions et les respections. Une douce époque de liberté et d'insouciance. Petit à petit, j'ai fini par photographier toutes les plus grandes stars de la planète. Celles qui ne figurent pas dans ce livre sont celles qui ont refusé de se prêter au jeu. Les temps ont changé. Trop de pression, d'enjeux : plus le temps de se promener ; que des étoiles filantes dans le ciel... Les attachés de presse stressés, les secrétaires-hystériques et les chauffeurs-gardes du corps ont rendu impossible ce genre de photos. Les artistes sautent directement de la limousine à l'hôtel et sont trop "surbookés" pour pouvoir se promener dans Paris. Mais dois-je vraiment m'en plaindre ? - Michel Giniès.

38,60 €
Parution : Octobre 2002
191 pages
ISBN : 978-2-8458-2069-2
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