Je t'écris de Bordeaux: Blessures et refleurissements
Poète, romancier, essayiste, dramaturge, Conte est aujourd'hui l'une des plus grandes voix de la littérature italienne. Son oeuvre a été découverte en France grâce à deux traducteurs : Jean-Baptiste Para a traduit L'Océan et l'Enfant (1989) et deux autres recueils de poésie en 1994 et 2002 ;
Monique Baccelli a traduit deux romans en 2007 et 2008. Puis, étrangement, plus rien. C'est ainsi que l'un de ses plus grands recueils, Ferite e rifioriture, prix Viareggio 2006, n'a jamais été traduit ici.
Livre pourtant largement écrit en France (Bordeaux, Nice...) et marqué par la littérature française : le texte central est un long monologue imaginaire de Baudelaire à l'île Maurice en 1841 !
Mais surtout puissant livre symphonique, chant d'amour à la vie menacée : menacée sur la planète par la folie destructrice de l'homme comme, chez le poète, par la venue de l'âge. « Il n'est pas possible, déclarait Conte dans une interview, de dire «Il faut sauver la nature» si l'on ne change pas la perception même de la nature. La nature n'a pas de langage propre mais je pense qu'elle trouve un langage à travers nous. ».
C'est ce langage de la matière et du corps qui est au coeur du livre. Langage d'humilité et de tendresse, lucide et démuni : « Oh vie, je t'en prie / aie avec moi la main / légère. / Ne t'acharne pas contre qui t'a aimée / tant et sans raison, / comme doit aimer toujours celui qui aime. ».