La disputation de Vilna
À Mézéritch, village polonais, un courant mystique fait son apparition dans la petite communauté juive : le hassidisme, qui prend forme dans la tradition ésotérique du Zoar, le « Livre des splendeurs ». Sous l'influence du mouvement lancé par le rabbi Baal Chem Tov, le judaïsme d'Europe orientale renaît, un pont se construit entre les érudits et le « petit peuple » autour du « Livre vivant ».
Tanneurs, boulangers, forgerons, paysans : toute une population opprimée ou ignorée puise une nouvelle force dans la prière, le chant et la danse. Mais cette doctrine a de farouches opposants, dont le Rav Meir Raphaels, responsable de la caisse de charité de la communauté de Vilna, qui dénonce la bigoterie des hassidim. Il encourage même leur dénonciation, qui aboutit à l'emprisonnement du rabbi hassid de Pétersbourg. Pourtant, bien que bâillonné par les rabbins, le hassidisme s'enracine dans les couches populaires. Très vite, la « disputation » entre hassidim et mitnageddim (« opposants ») tourne à la rupture.
La Disputation de Vilna est une fresque qui s'anime au rythme des shtetls de la Pologne du XVIIIe siècle où se répandent l'imprimerie et la science moderne.