Un journal à soi
Qu’ils soient sur des carnets brochés, des cahiers d’écoliers, des livres cousus à la main, des petits fascicules illustrés de découpages et dessins, des agendas ornés de commentaires, les journaux personnels sont toujours émouvants.
Premier ouvrage illustré consacré au journal intime, ce livre nous entraîne jusqu’aux origines. Philippe Lejeune et Catherine Bogaert racontent l’histoire d’une pratique qui s’est développée depuis la fin du Moyen Âge sous différentes formes pour devenir une passion courante au XVIIe siècle. Tenir un journal participe depuis cette époque à la construction de l’individu.Livres de bord, journaux de métiers de la Renaissance, journaux spirituels, livres de raison, journaux de guerre et cahiers intimes du XXe siècle rendent compte du rapport de leurs propriétaires au temps, aux autres et à eux-mêmes. Les amoureux de littérature auront le plaisir de découvrir les manuscrits inédits des fondateurs et experts du genre : Samuel Pepys, Benjamin Constant, Amiel, les Goncourt, Marie Bashkirtseff, Anne Frank, Claude Mauriac, André Gide, Eugène Dabit, Jean-Paul Sartre, Georges Perec, Annie Ernaux. Ils pourront également s’initier à une pratique d’une extraordinaire richesse avec de nombreux journaux d’inconnus dont l’imagination est saisissante. La finalité de cet ouvrage est d’interroger le journal intime non pas dans l’optique d’un genre littéraire mais bien d’une pratique avec ses modalités propres. C’est l’unique occasion de voir comment un journal s’inaugure, comment l'espace de la page peut être occupé…
Comment le journal peut suivre toutes les étapes et les circonstances de la vie, dans les épreuves terribles ou dans les découvertes… Les questions posées sont alors nombreuses : Peut-on montrer un journal ? Où et comment le cacher ? Et puis, tout de même, à quoi sert-il ? Comment et pourquoi finir un journal ? Et que se passe-t-il après, quand on le relit ? Avec plus de 200 pages manuscrites de journaux reproduits dans un format respectant celui de l’original, cet ouvrage permet de réaliser la diversité des fonctions et des formes que peuvent prendre les journaux tout en restituant l’émotion de la découverte d’écrits restés souvent cachés.