Faut-il croire les mimes sur parole ?
« Quand j’étais petite, je croyais que pour le ski nautique, il fallait des lacs en pente. À la mer, je buvais allégrement la tasse en rêvant avoir trouvé la source de jouvence. Après tout le sel conserve la viande. Les médecins devraient y penser dans les hospices. Et puis j’étais convaincue qu’en laissant fondre les flocons de neige sur ma langue, j’allais avoir accès aux souvenirs des montagnes, des arbres, des pierres, des groseilles, des biches, des autres êtres humains, bref de l’existence toute entière. »
Après Vous avez le droit d’être de mauvaise humeur, ce second recueil place cette jeune écrivaine aux côtés de Ravalec et Gunzig parmi les premiers talents français de la nouvelle.
Conduit par un style tout en nuance, qui vous fait avancer l’air de rien de glissements de sens en associations de mots et d’idées, le lecteur ne sort pas indemne de ces nouvelles… et les personnages de Céline Robinet non plus ! La vie de famille se révèle être une émouvante et terrible mascarade, les instants de gloire ne sont jamais ceux que l’on croit… sous les apparences, les mots vont débusquer de bien profondes lézardes.
Le ton ici se fait plus grave, l’auteur explore, avec sa poésie joueuse et son humour grinçant, des univers anodins, qui, par la magie des mots, prennent une dimension inattendue.