Les enfants qui mentent n'iront pas au paradis
Dans Paris, l'ambiance est à la fin du monde annoncée.
À quarante ans, Gabriel est un homme faible, déstructuré par le chagrin de sa rupture avec Justine. Artiste précaire, il est père d'un petit garçon, Hyppolite, et rencontre à la rentrée des classes l'institutrice de son fils, Catherine.
Divorcée par deux fois et mère de trois enfants, elle enseigne en classe de CM1 et a monté une activité lucrative et parallèle de vente de déguisements à domicile. Belle et forte femme, Catherine mène son monde avec maestria mais sans morale et croit à des valeurs autoritaires qui l'ont conduite à militer au Front National.
Cherchant à oublier Justine, ayant perdu tout but et toute énergie, Gabriel se raccroche à cette femme solidement vertébrée et devient sous sa poigne dealer nocturne de costumes, croisant des individus doubles qui se déguisent la nuit pour assouvir leurs fantasmes ou tromper leur ennui.
Gabriel Salin n'est pas Nicolas Rey mais il lui ressemble fort et ce roman vient finalement clore la trilogie de l'amour perdu entamée avec Un léger passage à vide et l'Amour est déclaré. Il y brouille plus que jamais réalité et fiction et ses fans y retrouveront son agent fou et sa redoutable éditrice, au milieu d'une galerie de portraits ordinaires et fantasques, plus drôles et cinglants que jamais. Mais passant à la troisième personne et assumant pour la première fois résolument la fiction, Nicolas Rey, dans une magnifique concision, réussit à dire mieux que le malheur d'un romantique, il parvient à saisir l'air du temps et le sens d'une époque qui ne l'est pas.