Morts de peur. La vie de bureau
Les grandes entreprises multinationales sont très différentes de ce que l'on croit. La médiocrité du travail, l'archaïsme des relations sociales y sont monnaie courante. On a beaucoup dit que les entreprises n'étaient ni morales ni immorales mais a-morales. L'auteur montre que ce point de vue est illusoire : les grosses entreprises sont des militantes engagées dans tous ces champs. Non seulement, elles modèlent leur environnement mais elles fabriquent aussi un certain type d'employé qui est un certain type d'homme. Les entreprises préfèrent ceux qui ont une vie personnelle et familiale tout ce qu'il y a de plus "normal"... mais qui acceptent de la sacrifier, à tous ceux qui sont suspects d'incapacité sociale ou sexuelle. La peur et la paranoïa sont les seuls ciments qui permettent à ce système qui ignore le plaisir de continuer à fonctionner. L'écriture est brillante.
Extrait de l'introduction : « Une génération romantique est en train d'éclore, et c'est une bien curieuse ironie de voir des bataillons de diplômés surentraînés, prêts à tout pour échapper au costume cravate et n'être jamais Directeur de rien. Il y a des jours où la vie de bureau donne irrésistiblement envie de vendre des beignets sur la plage, de partir alphabétiser le tiers monde, ou d'investir toute son épargne dans une bergerie. Ce livre n'est pas fait pour vous en dissuader. »