Les villages détruits pendant la bataille de Verdun
La bataille de Verdun reste dans les mémoires comme l'une des plus dévastatrices, tant au regard du nombre de victimes, de l'acharnement des hommes pour la conquête de quelques lopins de terres, que par les profonds ravages du paysage, causant notamment l'anéantissement de nombreux villages. Si, au lendemain de la Grande Guerre, une très grande majorité d'entre eux furent peu à peu rebâtis grâce à la dépollution progressive du sol, les neuf villages situés au coeur de la « zone rouge », terres les plus meurtries au Nord de Verdun, ne furent pas reconstruits. Incarnant néanmoins une certaine mémoire de la bataille, leur existence administrative fut exceptionnellement maintenue, et furent ainsi communément nommés les « villages détruits », ou encore, les « villages morts pour la France ». En dépit de leur importance symbolique, ils sont de nos jours dissimulés par la forêt et seulement présents de par quelques ruines éparses, de petites constructions mémorielles ainsi que par différents projets sporadiques de mise en valeur. Devant cette immatérialité, leur histoire reste encore largement méconnue. Cet ouvrage propose ainsi pour la première fois de découvrir ces localités sous de multiples approches, aussi bien par les conséquences de la Grande Guerre sur le département de la Meuse, l'étude historique et urbanistique des neufs communes, que d'une analyse minutieuse de l'ensemble des chapelles commémoratives, seuls édifices patrimoniaux incarnant la mémoire de ces villages.