Les naufragés ou vingt mois sur un récif des Îles Auckland (1863-1864)
Le naufrage du Grafton sur un récif de l'île d'Auckland, en 1863, a donné lieu à une extraordinaire expérience humaine, dont ce texte est le récit fidèle. Francois-Édouard Raynal, natif de Moissac dans le Sud de la France, en est l'auteur, après en avoir été l'un des principaux acteurs.
Aventurier et prospecteur en Australie depuis une dizaine d'années à la recherche de filons d'or, et alors qu'il envisageait de rentrer enfin en France, il accepte de participer à une ultime expédition vers l'île de Cambell, la plus australe de l'archipel de la Nouvelle-Zélande. Malheureusement le bateau, pris dans une des redoutables tempêtes de cette région du monde fait naufrage et s'échoue aux abords d'une île isolée : Auckland. Débute alors l'aventure, l'expérience devrait-on dire, la plus éprouvante de sa vie et, bien entendu, de celle des quatre compagnons de l'équipage, heureusement sains et saufs.
Durant presque deux ans, ce petit groupe d'hommes, dénué de presque tout et perdu sur une île rocheuse et battue par les vents, va non seulement survivre mais s'organiser. Construisant d'abord un abri puis une véritable maison, explorant leur domaine et chassant pour se nourrir, ils vont reconstituer la société «civilisée» afin de préserver leurs valeurs et leur vie, restant solidaires par force de courage et de ténacité. Enfin, ils construiront une barque qui effectivement permettra à trois d'entre eux de rejoindre les terres habitées et de venir rechercher ceux restés sur place. L'illustre Jules Verne, lui-même s'en inspirera d'ailleurs pour son roman, L'île mystérieuse, publié cinq ans plus tard.
Ce récit - en fait journal tenu par Francois-Edouard Raynal - décrit la vie quotidienne des cinq hommes. Publié quelque vingt mois après son retour en France dans des revues de voyages puis sous forme de livre chez Hachette dès 1870, ce texte connaîtra un très grand succès auprès de lecteurs avides de témoignages exotiques et dramatiques. La qualité littéraire de la plume de Raynal tout autant que les très belles gravures réalisées par Alphonse de Neuville (de son temps mieux connu comme peintre de batailles) jouèrent également un grand rôle dans la diffusion du récit.
A ce jour aucune publication cependant ne s'est attaché à développer les aspects - pourtant fort importants - autour desquels cette aventure s'est déroulée. C'est une édition enrichie que nous proposons, grâce aux recherches de Christiane Mortelier.