Le Nuremberg du communisme
« Voilà dix ans, s'effondrait le régime soviétique (...) sous l'effet de sa propre putréfaction », constatait le regretté Jean-François Revel à l'aube des années 2000. Beaucoup pensèrent tout naturellement que cet échec d'un système politique dans l'histoire humaine, allait susciter au sein de la gauche internationale une réflexion critique sur la validité du socialisme. Ce fut tout le contraire !
Et l'intellectuel de poser clairement le problème : « Pour nombre d'intellectuels, le communisme, doit répondre de ses actes et ses crimes. Il faut, insiste-il, démonter à fond les mécanismes de ce système totalitaire pour, à défaut d'en juger les responsables aujourd'hui disparus, étaler au grand jour leurs monstrueux forfaits contre l'Homme.
Seule cette forme de catharsis permettrait d'exorciser les vieux démons de peuples désormais en quête de démocratie. Un procès qui représenterait en quelque sorte le point culminant d'une véritable « décommunisation » ou mieux, d'une déstalinisation. ».
Certes, en ce début de XXIème siècle, les configurations européenne et internationale s'avèrent très différentes, mais peut-on oublier si facilement à la fois Munich et Yalta ?
Des années 1990 à 2000, pléthoriques sont les intellectuels qui ont milité en faveur d'un « nécessaire procès du Communisme ».
Mais évidemment c'est aux Russes ainsi qu'aux autres peuples ex-soviétiques, et à eux seuls, d'en décider. À eux, et à eux seuls, d'organiser ce « Nuremberg du Communisme » selon l'expression du célèbre dissident soviétique Vladimir Boukovski.
L'homme qui, contre vents et marées, a tout tenté d'organiser un tel procès...
Ce document inédit dévoile, pour la première fois, l'histoire d'un bien étrange procès qui ne s'est jamais tenu. Pourtant décidé, programmé, jugé nécessaire, indispensable même, et qui devait être finalisé après l'implosion de l'URSS, fin décembre 1991.
Après une série de rebondissements et une pitoyable mascarade judiciaire, ce véritable "Nuremberg du Communisme" n'aura finalement pas lieu. Pourquoi ?
Ce véritable "thriller historique" ambitionne d'apporter des réponses à ce grand mystère de la Russie post-soviétique, l'un des épisodes les plus obscurs du XXème siècle dans lequel l'Occident joua un rôle décisif, dont on pourra mesurer les effets.
Et dont, depuis le décès de Boris Eltsine en 2007, Boukovski, témoin et acteur principal de l'affaire, reste seul à détenir toutes les réponses.
Il accepte de lever le voile sur ces événements.
L'ancien président de l'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, par ailleurs dernier Secrétaire général du PCUS (Parti Communiste de l'Union soviétique) possède peut-être, lui aussi, quelques cartes de ce singulier jeu de patience. Mais il se tait...