Les anges des gratte-ciel
Avril 1959. La narratrice, une fillette d’une douzaine d’années, emménage dans l’une des premières tours de ce qui deviendra la banlieue d’Oslo. Elle raconte son quotidien, ses copines, leurs parents, l’émergence de bandes de délinquants, les voisins du dessous et du dessus, la vieille acariâtre, le célibataire du douzième, les poivrots… et le bitume mais aussi la colline, « la grande montagne » à deux pas de la tour, où se dresse une église et surtout où s’étend un bois plein de promesses.
« Les anges des gratte-ciel », ce sont eux, les enfants, les premiers occupants d’immeubles qui ne forment pas encore une « cité » mais qui symbolisent déjà la modernité et le progrès.
Tove, la narratrice – le roman comporte incontestablement une grande part d’autobiographie – déborde d’énergie, participe à la cruauté propre aux enfants surtout lorsqu’ils sont en groupe, jure une amitié éternelle vite trahie, a la frousse quand elle doit descendre toute seule à la cave, dans le noir, et désespère de voir un jour ses seins pousser. Tove s’ouvre à la vie.
Et déjà, Tove sait ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas. Elle ne veut pas que les garçons la touchent, elle ne veut pas avoir d’enfants plus tard, elle ne veut pas que ses parents divorcent comme ceux de …. Et surtout, elle sait que, plus tard, elle veut devenir écrivain.
Un roman sensible et touchant sur l’entrée dans l’adolescence d’une jeune fille, doublé d’un témoignage très réaliste de la société norvégienne au tournant des années 1959-1960.