Les guichets du Louvre
Paris, juillet 1942.
Un étudiant bordelais voit s’achever l’année universitaire à Paris. Il fait beau et chaud. Ça sent les vacances, la province, la maison familiale... Alors qu’il prépare ses valises et range sa chambre d’étudiant, un de ses camarades de cours, distant et d’ordinaire peu disert, vient à lui. Un peu mystérieux, angoissé et intrigant, voilà qu’il propose à notre narrateur une mission des plus inattendues, à la fois excitante et apparemment peu difficile à mettre en œuvre.
Car bien sûr le jeune homme veut agir. Sitôt informé du projet de rafle organisée sur la rive droite par les forces de police françaises à l’encontre des Juifs de la capitale, il est pour lui hors de question de rester inactif, indifférent. Et pourtant? La mission est simple: mettre à l’abri au cours de la journée le maximum de femmes et d’enfants juifs en cachant leur étoile jaune et en les faisant passer sur la rive gauche. Il ne s’agit que de retarder son départ, prendre le train du soir ou du lendemain matin et sauver quelques vies de ce qu’on appellera plus tard la «Rafle du Vel d’Hiv».
Seulement voilà, comment agir, lorsqu’on est timide et peu débrouillard, qu’on cherche ses mots avant d’oser aborder quelqu’un dans la rue, qu’on rougit sous le regard des femmes inconnues ?