Georges Mandel : L'homme qu'on attendait
Le destin est un ministre inconstant. Parfois facétieux, souvent cruel, il se révéla particulièrement funeste pour Georges Mandel, qui scella involontairement son existence le 20 juin 1940, en décidant de mener les parlementaires français en terre africaine pour poursuivre le combat... De rendez-vous en actes manqués, il s'illustra par sa volonté de résister à l'Allemagne. Ministre dans le cabinet de Paul Reynaud jusqu'à sa chute le 16 juin 1940, c'est lui qui exhorta ses pairs à continuer la lutte en dehors du territoire. Pourtant, celui qui eût pu « incarner le sursaut » n'accèdera ni à la renommée, ni aux fonctions du général de Gaulle : arrêté au Maroc par l'administration du général Noguès, et assassiné par la milice française le 7 juillet 1944, il mourra six semaines avant la libération de Paris... Celui que Churchill appelait « Mandel le Grand » fut ainsi un patriote intransigeant, toujours en lutte contre les défaitistes. Souvent en désaccord avec son propre camp sur les questions de politique étrangère, il fut haï et victime de campagnes antisémites dans la presse. Solitaire et « homme de la nuit », cette personnalité singulière se laisse dévoiler dans un portrait-hommage, qui tente d'éclairer la tragédie de son échec.