Mon corps en neuf parties (avec quatre suppléments & illustrations)
Raymond Federman épelle le corps de Federman comme il écrit son histoire, en mouvement et en accidents. Des pieds à la tête, des ongles de pieds taillés la veille aux cheveux que lui coupait sa mère, un sujet apparaît sous différentes coutures, comme ces cicatrices, elles aussi au nombre de neuf, neuf témoins d'une vie se riant d'elle-même.
Chaque organe, qu'il soit sexuel ou vocal, donne à lire ce que le sujet a traversé, les morceaux d'une existence remantelée au fil du texte, au long de ce parcours corporel et temporel. Une voix émerge en dessinant ce que les yeux ont vu, le nez senti et les phalanges touché, les sensations qui les ont formés et ce dont ils sont pétris. Dans ce regard porté sur soi se reflètent d'autres corps, des "grands yeux noirs" de sa mère au sourire de sa femme – de la beauté à la beauté.
Un regard gourmand posé sur soi comme sur la vie – le texte physique d'un corps éprouvé.