Quelque chose
Quelque chose est un texte dense, d'une densité extrême qui tient aussi bien du souffle que de la chair. De la chair, il a la compacité, la force, les rondeurs ; du souffle : les syncopes, le halètement, la fragilité. Quelque chose, prose poétique, joue des antinomies non pas pour que le jeu des contradictions suggère un sujet en creux, mais bien plutôt pour affirmer un manque que malgré tout l'écriture n'arrivera peut-être jamais à dire : ni et, ni ou, et/ou peut-il se créer, peut-il s'écrire - peut-il se vivre ? Quelque chose, comme une missive, comme un chant, est une adresse à l'aimé. La personne qui écrit est traversée par l'aimé - est traversée par le sujet. Ici, le poème est la peau retournée du sujet, l'en-soi de l'aimé. La lecture de Quelque chose est une expérience qui a à voir avec la lecture des courts textes pornographiques de Michel Surya, comme L'impasse (Al Dante, 2010).