La peau sur la table : Suivi de Autoportrait sous vide
Écrivain de l'extrême, Jérôme Bertin nous emmène dans l'à-vif du présent. Chacun de ses livres est le reflet d'un conflit : de l'impossibilité de mener à bien son métier de vivre parce que trop en but avec la brutalité de ce monde. Il est en cela proche de ce qu'écrit Jean Genet, lorsque que ce dernier oppose la violence à la brutalité : la violence étant inhérent à toute pulsion de vie, tandis que la brutalité est dispensée sans compter par ceux qui ont pour but de brider ses pulsions de vie. La peau sur la table, entre récit et pamphlet, est une diatribe crue, puissante et disjonctive contre notre civilisation, avec ses forces aliénantes, avillissantes et répressives. Autoportrait est une tentative d'auto mise à nue - ne jamais mentir pourrait en être la règle du jeu ; l'auteur s'y révèle sous une lumière froide, il y expose tous ses stigmates - physiques, mentaux. provoqués par un univers sociétal sans pitié - avec un mélange de crudité et de délicatesse, qui fait de cette écriture une délivrance du politique par la voie du sensible.