Poemes en noir et blanc
Editeur : Theles
Pourquoi une mère a-t-elle mis treize ans pour faire publier le recueil de poèmes de son fils ? Peut-être que le jeune poète nous donne lui-même une réponse, si l'on veut bien lire sa poésie empreinte de sensibilité exacerbée. Prisonnier d'un désir fou d'aimer et d'être aimé, en proie aux doutes, aux angoisses, aux déchirures d'un coeur délaissé, à la recherche du divin dans un lyrisme qui exalte la nature, ces quelques vers ne sont-ils pas la quintessence de sa quête éperdue et de son renoncement ?
« Il y a bien le jardin, d'où viennent les senteurs de vie.
Il y a bien les astres, mais tu ne peux poursuivre
Au-delà de ce regard, au loin de ce qui n'est plus ton amour.
Vouloir est plus terrible que mourir, l'éternelle impatience.
Il faut rendre au ciel son bien, ou bien se rendre à soi-même.
Si l'on emprunte par dépit, l'on rend bien plus par joie
L'incomparable butin de la vie, l'inégal choix de la mort. »
À travers sa veine créatrice, tout en marquant sa propre différence et son originalité, Thierry Bardot ne rejoint-il pas, en toute intimité artistique, les deux grandes figures de sa famille, le poète Paul Fort et le peintre Émile Bernard, son bisaïeul ?