Tour de France, Tour de Forcat - Version Illustrée
Entre le 22 juin et le 20 juillet 1924, en « grand reporter », Albert Londres a couvert le Tour de France pour Le Petit Parisien. Il sen dégage un parfum de calvaire et de souffrance. La préface de cet ouvrage resitue ce grand témoignage dans son actualité. «Vous n'avez pas idée de ce qu'est le Tour de France, dit Henri, c'est un calvaire. Et encore, le chemin de croix n'avait que quatorze stations, tandis que le nôtre en compte quinze.
Nous souffrons du départ à l'arrivée. Voulez-vous savoir comment nous marchons? Tenez...» De son sac, il sort une fiole : «Ça, c'est de la cocaïne pour les yeux, ça, c'est du chloroforme pour les gencives... - Ça, dit Ville, vidant aussi sa musette, c'est de la pommade pour me chauffer les genoux. - Et des pilules? Voulez-vous voir des pilules? Tenez, voilà des pilules.» Ils en sortent trois boîtes chacun. - Bref, dit Francis, nous marchons à la ""dynamite"". - Et la viande de notre corps, dit Francis, ne tient plus à notre squelette ...».
Albert Londres (1884-1932), journaliste et écrivain français, est le prototype du grand reporter dont les écrits et le témoignage ont construit la conscience du vingtième siècle. Dénonciateur du bagne de Cayenne dans ""Le Bagne"", c'est ici aux ""forçats de la route"" qu'il accorde son attention, pendant une semaine de suivi du Tour de France en 1924.