Le quintet de l'Islam, Tome 4 : La femme de pierre
La Femme de pierre se passe à la fin du dix-neuvième siècle. Tous les ans, quand la température à Istanbul devient insupportable, les descendants de Youssouf Pacha se retirent dans le palace que fit construire au bord de la mer de Marmara leur ancêtre banni d’Istanbul par le sultan (sur les raisons de cet exil, les versions divergent). En cet été 1899, Nilofer revient pour la première fois depuis neuf ans dans la demeure familiale en compagnie de ses deux enfants. Elle qui avait fui pour commettre une mésalliance – elle a épousé un petit inspecteur des écoles, grec de surcroît, alors que sa mère l’avait promise à un de ses cousins… – est heureuse de retrouver le décor familier de son enfance, et surtout la Femme de pierre. Ce rocher, probablement la sculpture d’une déesse païenne, recueille depuis des générations les confidences et les secrets, et se trouve au centre du roman de Tariq Ali. La famille de Youssouf Pacha, tout comme l’empire ottoman en cette fin de siècle, est en pleine décadence. Intrigues amoureuses, vendettas, méprises sentimentales, jalousies et haines : les personnages campés par Tariq Ali, qu’ils soient maîtres ou esclaves, inspecteurs d’écoles ou barons, poètes ou espions, incarnent dans leur quotidien un monde en train de disparaître. L’écrivain, avec sa verve coutumière, leur donne vie et chair, tout en montrant, sans le moindre manichéisme, pourquoi le ver était dans le fruit… et pourquoi le brillant empire ottaman, que la famille avait servi pendant plus de cinq siècles, ne va pas tarder à s’effondrer.