Sincères condoléances
Alors qu’il regarde un reportage sur la guerre en Irak, Allan apprend la mort de son père, qu’il n’a pas revu depuis des années. Et pour cause. Dans ses romans et ses pièces à succès, l’écrivain qu’il est devenu n’a cessé d’instruire contre ce père honni un procès à charge.
Feignant d’abord l’indifférence, il se décide à envoyer une couronne pour l’enterrement : touchée par son sommaire Sincères condoléances, sa mère l’appelle et obtient de lui qu’il revienne enfin la voir. Il convainc sa sœur Sanne, restée traumatisée par le cauchemar familial, de l’accompagner. Les voici en route vers le village du Sud Jütland, théâtre des secrets et des turpitudes de leur enfance. Il n’est pas certain, avec ce retour au pays natal, qu’Allan parvienne à tirer un trait sur son passé : rien de ce qu’il découvre n’est conforme à ses attentes. Sa mère, si douce et résignée, affiche un soulagement frisant l’indécence : elle n’a qu’une hâte, déménager dans une maison moderne et confortable, et brûler les affaires de son mari.
Dans les papiers du vieux laitier, Allan retrouve toutes les coupures de presse le concernant. Son père l’aurait-il aimé ? Cet homme abominable, qui aurait perversement manipulé sa famille, aurait-il été lui-même une victime ? Et, au fond, de quoi est-il réellement mort ? Au fil d’une enquête où l’incrédulité rivalise avec la consternation, le burlesque des situations avec le désespoir, se dessine le portrait d’une femme qui figurerait en bonne place au panthéon des mères manipulatrices et dénaturées. Le ton est grinçant, l’intrigue palpitante, et le constat sur la perversité des familles sans appel.