Avoir été migrant
Ce texte très personnel, mise en perspective forte et salutaire de sa propre expérience, est un livre de migrant, non pas sur les migrants.
Zahia Rahmani y retrace une existence où s'enchâssent le sentiment intime de l'exil, la sensibilité politique qu'il a forgée - le livre revient notamment sur Myriam, Gabriel et Arié assassinés à Toulouse ;
Sur Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois - et les prises de position nourrissant son travail intellectuel autant que littéraire.
La manière dont Zahia Rahmani dit le monde sensible qu'est la migration - celle qui oblige à quitter les paysages de l'enfance, celle qui inscrit en soi une tristesse et un désir ne cessant de buter sur la violence du lieu d'accueil, celle qui interdit aussi la possibilité d'aimer le territoire qu'on a été contraint de quitter - bouleverse par son intensité autant qu'elle force à changer son propre regard.