L'Oeil excessif: Entre Loire et Océan
Ni guide, ni promenade touristique, l'ouvrage de Tony Soulié est d'abord la restitution subjective picturale sous forme de photos-peintures, de lieux saisis par " l'œil excessif ". Après les déserts, les volcans, la magie colorée du vieux Cuba, après New York, Lagos et Sao Tomé, voici que Tony Soulié tombe amoureux de Nantes-Saint-Nazaire et de la Loire-Atlantique. Son regard s'immisce d'abord dans le trait d'union entre Nantes et Atlantique, Saint-Nazaire et routes océanes, bords de Sèvres et Toscane, rivières, étangs et marches de Bretagne. De Nantes, l'aventure maritime de Tony Soulié va se propager en ondes excentriques qui s'en iront cogner contre les berges du fleuve Loire jusqu'aux cales de bois, de fer et de béton de son estuaire, contre les lames du gagnant claquant les roches, les criques et les plages, contre la houle ample et douce du vignoble nantais. Elles partiront vers le Pays Blanc effleurer le vitrail des œillets, se perdront dans le lacis du marais breton. Elles se déformeront aux angles de constructions maritimes, aux rondeurs des silos à grains et des grumes exotiques. Elles ricocheront enfin, ces ondes de choc, pour retourner vers leur centre, chargées d'embruns, de sel, de sable, de lambeaux de vent, de limaille de fer, d'étincelles d'arc électrique, de poussière de granite, de schiste, de gneiss ou de gabbro.