De morve et de pleurs
Marcello a sept ans. Comme tous les petits garçons de son âge, il vit dans l'insouciance la plus totale, malgré la guerre et la faim. Entouré de ses parents et de ses nombreux frères et soeurs, la vie lui semble douce jusqu'au jour où sa mère l'emmène « là-bas », dans le Berry, sans un mot d'explication. Marcello est placé chez des fermiers qui, moyennant le paiement d'une pension, sont chargés de subvenir à ses besoins. Mais la réalité s'avère terrible. Moins bien traité que les animaux de la ferme dont il doit s'occuper, privé d'amour, séparé des siens, éduqué à coups de brimades et de sévices, Marcello quittera bien vite l'enfance pour survivre dans ce monde hostile. Du Berry à la Normandie, il rencontrera Zouzou, fils d'une prostituée et d'un père algérien, Marie-Josèphe, souffre-douleur de leur nourrice, une femme dure et impitoyable, mais aussi les « petites bonnes » qui l'amèneront sur d'autres chemins bien troubles, mais tellement délicieux.
De morve et de pleurs met en lumière cette page d'Histoire où des milliers d'enfants, après la guerre, ont été placés parce que leurs parents étaient trop pauvres pour les nourrir. Confrontés à la violence, au racisme, à l'intolérance, leurs vies en seront à jamais blessées. Une époque que l'on croyait révolue, mais l'enfance volée reste, hélas, toujours d'actualité...