Journal 1973-1982
« Écrire est... une drogue, douce, irrésistible, et épuisante, » affirme Joyce Carol Oates dans cet important et fascinant récit d'une partie de sa vie, qu'elle entreprend le 1er janvier 1973. Âgée alors de 34 ans et déjà établie comme une formidable romancière et nouvelliste, JCO a consolidé sa réputation littéraire avec un National Book Award. Dans les années très productives qui suivront, elle continue parallèlement de tenir son journal qui, déposé aujourd'hui aux archives de l'université de Syracuse, contient plus de 4.000 pages dactylographiées à simple interligne. Bien que détestant être qualifiée de prolifique, Oates écrit chaque jour avec une énergie fiévreuse : elle utilise elle-même le mot « obsédée ». Addition précieuse à une oeuvre remarquable, Le Journal de Joyce Carol Oates 1973-1982 est un large fragment d'autobiographie de l'un des auteurs américains les plus populaires et les plus respectés. De ces lignes « écrites au fil de la plume et spontanément» émerge un portrait non expurgé de l'artiste en femme, écrivain, professeur, amie. Oates parle de manière à la fois très franche et très émouvante de son mariage (avec Raymond Smith), de sa vie d'enseignante (à Windsor puis à Princeton), de son manque d'instinct maternel et des heures qu'elle passe au piano - une obsession presque égale à celle de l'écriture. Sa réputation croissante dans le monde littéraire l'amène à des rencontres et des amitiés avec d'autres écrivains connus dont Philip Roth, John Updike, Donald Barthelme, Ann Tyler, Susan Sontag, Joan Didion et bien d'autres. Mais, jamais très confortable avec les signes extérieurs de la célébrité, Oates ne cesse de se réfugier dans sa vie intérieure à la poursuite de son oeuvre. Une oeuvre dont ce Journal - qui égale, voire dépasse, celui de Virginia Woolf - est à coup sûr une pièce majeure : on souhaite ardemment que JCO autorise de son vivant la publication de la suite.