Les complicités involontaires
Par un jour d'avril, Corinne V., psychiatre, reçoit dans son cabinet une quinquagénaire, Zoé B., désireuse d'entreprendre une analyse. Reconnaissant en elle une ancienne amie, elle s'apprête à l'adresser à un confrère, quand Zoé lui révèle qu'elle souffre d'une amnésie ayant effacé ses souvenirs de jeunesse. Et qu'elle est atteinte depuis toujours d'une « mélancolie » dont la cause, elle en est persuadée, réside dans la mystérieuse histoire de sa famille paternelle - histoire dont son père ne lui a transmis qu'une infime partie.
La curiosité est la plus forte : enfreignant les règles de sa profession, Corinne décide d'ignorer leur lointaine et brève amitié, et accède à la demande de Zoé. Elle ne peut imaginer les conséquences qu'une telle résolution aura sur leurs existences respectives. Car, tandis que l'analysante déroule son « enquête » en assemblant, telles les pièces d'un puzzle, les quelques éléments dont elle dispose - bribes de vieilles conversations, documents et photos -, l'analyste se voit confrontée, par un plongeon dans le passé, à un jeu de miroirs pour le moins inattendu.
Dans ce roman de la transgression, Nathalie Bauer raconte l'odyssée d'une famille ballottée par le chaos de l'histoire du XXe siècle, la recherche obsédante d'une femme qui en subit les soubresauts, et explore les multiples complicités qui unissent les êtres à leur insu pour mieux se jouer de leur destin.