Glissez, mortels
« Paul Signac, Berthe et Jeanne : je suis issue d'une triple histoire d'amour. Un homme, peintre célèbre et intellectuel engagé, deux femmes et une enfant illégitime - ma grand-mère - issue de ce trio surprenant. Cette histoire m'a été racontée depuis mon enfance. Mais j'ai voulu savoir ce qui s'était vraiment passé. Dépasser le récit familial et essayer de comprendre comment ces trois personnes se sont parlé, comment elles se sont aimées. Les faits bruts, je les connaissais. En 1912, Paul quitte sa femme Berthe pour une amie du couple, l'artiste Jeanne Desgrange. Celle-ci divorce pour lui et abandonne ses enfants. Signac, lui, ne divorcera jamais, et parviendra à faire adopter par Berthe l'enfant qu'il aura de Jeanne. Quelle était la nature de cet amour, si vertigineux à mes yeux, qui leur a permis de repousser l'égoïsme, la souffrance, le doute, pour tenir bon, à trois ? » Ch. H. Un récit en forme de quête et d'enquête, où les interrogations de l'auteure permettent de déployer le destin de ces trois êtres grâce aux souvenirs familiaux, mais aussi aux extraits de correspondance provenant de plus de huit mille lettres qu'elle a déchiffrées. D'une écriture élégante mais sans concession, Charlotte Hellman nous plonge dans le monde du grand peintre qu'était Paul Signac, travailleur, sportif, passionné, engagé politiquement et artistiquement aux côtés des avant-gardes, ami de Van Gogh, Monet, Seurat, Fénéon, Bonnard...
La fin de siècle, la Première Guerre mondiale et sa tragédie, l'effervescence artistique de l'époque forment une toile de fond puissante à l'évocation de cette singulière histoire. Une fascinante immersion dans l'intimité de trois êtres d'exception, qui surent conquérir leur liberté face aux rigidités de leur temps, trois êtres étincelants, résolument modernes.