Il faudrait que tu croies enfin à ma tendresse
Même si je suis encore un petit enfant, pour que nous soyons plus proches l'un de l'autre, mon père, je me suis mis en route vers toi. Non seulement vers l'homme attentif à tous, drôle, chaleureux que tu es le plus souvent, mais aussi vers l'être caché qui apparaît quelquefois, qui m'apparaît à moi-même également, bien que tu fasses tout pour que l'on ne puisse s'apercevoir de sa présence. Le chemin qui mène jusqu'à toi, on ne saurait le voir: je l'ai trouvé cependant; alors qu'il est plus caché que ne l'est un sentier presque effacé dans la forêt, je suis parvenu à le découvrir. Comment ce chemin aurait-il été visible: autant que tu le peux, tu essaies d'empêcher que l'on te connaisse. Jamais tu ne dis un mot de ton passé; bien que rien n'ait été ordonné à ce sujet, je sens que nul ne peut l'évoquer devant toi. Il n'y a peut-être pas de mots, d'ailleurs, qui te permettraient d'en parler à l'enfant que je suis, ni à personne d'autre...