Pour une philosophie du droit international
Quel moment symboliquement plus puissant que la période 1944-1947 en Allemagne pour penser une alternative globale au droit international ? C'est ce temps qui inspira à Valentin Tomberg l'urgence de l'abandon du nominalisme juridique, autrement dit de la froide science et de l'aride technicité qui avait conduit à l'univers concentrationnaire. Au nominalisme, l'auteur identifie la dégénérescence du droit contemporain, qui fait primer l'État maître du langage sur le droit des peuples, le formalisme des contrats et des traités sur la vérité des hommes. Rien n'est venu aujourd'hui contrer le culte du légalisme, qui pourtant a accompagné dans leurs guerres le national-socialisme comme le communisme. La pensée juridique occidentale est restée assise sur le refoulement de l'humain et du religieux, faisant le lit de menaces exponentielles sur la sécurité internationale.
Valentin Tomberg (1900-1973) est un auteur atypique de la pensée allemande. Son principal disciple est le Pr Martin Kriele, un des plus importants juristes contemporains, qui fut juge à la cour constitutionnelle de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. D'abord anthroposophe, Tomberg s'engage finalement dans une mystique chrétienne. Le plus grand théologien du XXe siècle, Urs von Balthasar préfaça un de ses ouvrages.