Le cas Furtwängler : un chef d'orchestre sous le III Reich
Wilhelm Furtwängler reste le maître inégalé de la grande tradition musicale allemande, mais son art atteignit toute sa plénitude durant la période noire du nazisme. Parce qu'il refusa de quitter l'Allemagne et fut mis à l'honneur par les nazis -pour lesquels la musique surpassait tous les arts -Furtwängler fut accusé d'avoir contribué à la propagande et à l'esthétisation du régime hitlérien.
Pourtant, il n'a jamais été inscrit au parti national-socialiste, comme le fut le célèbre Karajan, et autant qu'il le put, il protégea les musiciens juifs au sein de l'Orchestre Philharmonique de Berlin qu'il dirigeait. Certes, il joua maintes fois devant Hitler et ses sbires, mais il chercha, à nombreuses reprises, à marquer ses distances face au régime.
Après la guerre, alors même qu'il est acquitté par la Commission de dénazification, la réputation sulfureuse de « musicien du diable » ne le quitte pas.
Mais qui est donc Furtwängler ? Un opportuniste surtout soucieux de sa carrière ? Un résistant de l'intérieur ? Cet ouvrage évoque sans à priori le « cas » unique de ce très grand chef d'orchestre -expliquant ses choix, ses erreurs, ses ambiguïtés -et constitue une réflexion approfondie sur les rapports souvent tragiques entre l'art et la dictature.