RN 66
Sébastien est un ado anthropomorphe, à qui la vie n'apprend rien. Je m'enfoutiste, déconnecté de la réalité, maladroit voire carrément dangereux, les événements ne lui donnent pas forcément tort. Perdu dans un monde aux références néfastes, Sébastien ne se sent libre... que lorsqu'il atterrit en prison. La narration oscille entre violence verbale et violence physique, mais c'est la violence symbolique du livre qui met sans doute le plus mal à l'aise.
RN 66 nous ramène à nos codes, aux mythes dans lesquels nous avons abusé les enfants, dans lesquels nous nous berlurons aujourd'hui, ceux qui nous aident à faire passer la pilule de l'existence... Et si contrairement à ce qu'on nous a inculqué à l'école, bien mal acquis pouvait profiter ?
En tout cas Frankyravi nous démontre que ce n'est parce que l'on aide le ciel qu'il va s'y mettre et deux tu l'auras vaut parfois mieux qu'un !
Frankyravi est de ces dessinateurs teigneux tant au niveau du trait que dans l'âme. Quelque part entre Got (Le Baron Noir), Mariscal (Los Garriris) et Macherot, son dessin a une force graphique surprenante et pour le moins puissante.