Tetsumi Kudo : La montagne que nous cherchons est dans la serre
Prolifération organique, gestualité ramenant aux forces originelles les plus obscures : c'est une œuvre énigmatique, d'un humour sombre que révélèrent, à l'aube des années 1960, les premières actions en France de Tetsumi Kudo. Dès son premier happening à Paris, sous l'intitulé, Philosophy of Impotence, la singularité de son univers s'affirme. La survie du phénomène humain dans la continuité d'une métamorphose organique va être le thème récurrent de son langage. À travers tous les relais de contrôle, de la boîte à la cage, des bons de caisse au jardin transistorisé, Kudo, tel un narrateur ironique, va rendre compte d'un monde qui se souvient de la violence atomique et des ombres blanches d'Hiroshima. La castration de l'humain dans une société vouée à la cybernétique, la régénération mutuelle des organes et des circuits électroniques, la riposte de la nature agressée : autant de thèmes traités avec un raffinement pervers dans des couleurs acides, volontiers fluorescentes. Dans le monde de Kudo, l'homme et la technologie ne sont pas en relation d'opposition. Élevés ensemble, ils donnent naissance à une nouvelle culture, désignée par ses soins comme "La nouvelle écologie".