De Nuremberg à Izieu : Juger le crime contre l'humanité
Le 14 mai 2017, pour les 30 ans du procès de Klaus Barbie, la Maison d'Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés a organisé une journée de rencontres et d'échanges avec cinq grands acteurs des audiences et sept éminents historiens, juristes, représentants politiques européens. En fuite pendant plusieurs décennies, puis extradé de Bolivie en 1983 grâce au travail des époux Klarsfeld, Klaus Barbie est jugé à Lyon en 1987. L'ancien responsable de la Gestapo, surnommé le «boucher de Lyon», est reconnu coupable de crimes contre l'Humanité. C'est la première fois en France. Barbie a notamment comparu pour la rafle de la rue Sainte-Catherine, à Lyon, en février 1943, la rafle de la colonie d'Izieu survenue le 6 avril 1944 et l'organisation du «train de la mort», le convoi ferroviaire du 11 août 1944 avec 650 détenus à bord. Barbie a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il est décédé en prison à Lyon le 25 septembre 1991. Le 14 mai 2017, plus de 300 personnes viennent à Izieu, écouter les intervenants, tous porteurs d'une réflexion savante et universelle, tuteur essentiel à l'édifice fragile de la paix. Le sujet est le crime contre l'humanité, crime qui apparaît à Nurenberg en plus des crimes de guerre, et les objectifs sont la vérité, la justice et la mémoire. Les messages de souvenir et d'espoir, transmis aussi en vidéo, font l'objet aujourd'hui d'un livre dont le destin est de toucher, de sensibiliser le plus grand nombre à des crimes de masse qui ne devraient jamais se produire.