Petite
Sarah a 24 ans, 16 tatouages, un drôle d'accent suisse, un sac de 7 kilos sur le dos, 12 000 kilomètres dans les pattes, un avis tranché sur le monde, une indocilité chronique, une empathie naturelle qui peut virer à l'envahissement, pas un sou en poche, mais une soif désarmante de vivre et d'être libre.
Un jour, Sarah a vu une publicité pour l'Euromillion à la télévision : des personnes faisaient tourner un globe pour choisir au hasard leur destination. Chiche ! Elle a déroulé une carte et fermé les yeux en pointant du doigt. « J'irai là ! » Là, c'était le Cap Nord. Alors, soit. Sarah a tout quitté : son travail, son appartement, son petit ami, son chat. Elle est partie seule, sans argent ni carte de crédit. Elle avait 20 ans.
De Lausanne au Cap Nord, elle a parcouru l'Europe en autostop et à pied. Depuis, Sarah n'est jamais vraiment rentrée. Elle est allée du lac Baïkal à la steppe mongole, elle a traversé l'Atlantique en bateau-stop, a vécu dans les îles Philippines et aux Caraïbes.
Pourquoi tous ces kilomètres ?
Sarah a grandi dans une famille divisée entre une mère autoritaire élevant seule ses deux enfants, et un père qui soutient la théorie que rien n'est illégal si personne ne t'attrape.
« On était de ces enfants qui grandissent avec une clef autour du cou, connaissent les numéros d'urgence par coeur et savent faire cuire des pâtes avant même d'être en mesure d'atteindre les casseroles. Nous étions à la fois les arbitres et les munitions. Ces années-là m'ont appris que la souffrance peut parfois rendre les gens méchants. » Ce livre est un roman d'apprentissage foudroyant, celui d'une petite fille qui transforme sa colère en Odyssée. Avec un indéniable humour et une maturité saisissante, la jeune globe-trotteuse évoque les tourments de l'enfance et de l'adolescence, son dégoût d'une société uniformisée et de sa violence, mais aussi l'esprit de liberté qui la guide pour aller jusqu'au bout de ses rêves.