Grand-peur et misère du IIIe Reich
Sous le nazisme, la peur et la misère affectaient toutes les couches de la société allemande, l'intelligentsia, la bourgeoisie, la classe ouvrière. Il y a certes le courage de la poignée de militants qui, au mépris de tous les dangers, publient leur littérature illégale. Mais il y a aussi la capitulation, face à la terreur, d'une trop grande part de l'intelligentsia. C'est ce qu'a voulu montrer Brecht, d'abord à ses compatriotes exilés, autour des années 1938, en écrivant la trentaine de courtes scènes, inspirées de la réalité même, de Grand-peur et misère du IIIème Reich. Le nazisme n'est pas un phénomène de circonstance appelé à disparaître avec le temps. Il est fait de toutes les peurs "naturelles" de l'homme qui l'alimentent et qu'il alimente. Le ventre ne sera-t-il pas toujours fécond d'où a surgi la bête immonde ? Telle est la question qui continue de se poser aujourd'hui encore, partout dans nos sociétés.