Salât al-Janâza ; Je peindrai des étoiles filantes et mon tableau n'aura pas le temps ; Faxxman
Est-ce que tu sais comment j'ai travaillé et combien de fois je me suis entendue dire : Remets ça la petite Arabe ! Combien de bières il a fallu ? Combien de petite Arabe j'ai dû encaisser ? Oh oui il y a eu pire bien pire Et Nabil tu sais les nuits qu'il a passées à attendre le client Pour qu'Aïssa repose Trois cailloux et son nom qui Il est mort depuis rien Et son nom ne se lit plus qu'à moitié Veux-tu me dire Ce que ton père a fait de tout l'argent qu'on lui a envoyé Mon frère et moi ?
Salât al-Janâza raconte le destin de trois jeunes gens nés en Algérie. Leur père est mort. Nour a trente ans et provoque un cataclysme dans la ville de Nulle Part, peut-être New York. Nabil a vingt-cinq ans, fait le taxi à Lyon. Il veut s’installer à Tahiti. Avec sa soeur Nadia, vingt ans, qui veut être actrice et travaille comme serveuse, ils envoient de l’argent à leur oncle, resté en Algérie, pour faire une tombe à leur père. Tous deux sont en butte aux insultes et aux avances des Français fascinés. Nadia retrouve en Algérie sa cousine Yasmina. Elles vont au cimetière. Mais le père de Nadia n’a pas la tombe promise, il est « enterré avec les serpents ».
Ces trois destins se concentrent autour d’un même instant, peut-être le 11 septembre, où « le monde s’est mis à croire en sa fin et [où] ensemble nous partions vers les ombres ».
Je peindrai des étoiles filantes et mon tableau n’aura pas le temps est une sorte de duo d’amour par-dessus la Méditerrannée. Quelque part en Afrique, la jeune Rokhaya est malade. Ibou est parti en France pour trouver un médecin et le faire venir chez lui. Tout se passe dans une nuit étoilée où les deux amants se retrouvent parce qu’ils regardent les mêmes astres et la même lune.
« Faxxman » est un mot wolof. Il désigne un enfant qui a fui du milieu familial. Khalifa, faxxman, vagabonde dans les rues de Dakar City. Dans « la nuit braise éteinte », il trouve, dans une cage d’escalier, le corps d’Aïda, « petite pute en boubou bleu ». À deux, ils explorent, affrontent, « le sens de la nuit ».