Cendrillon
Editeur : Gérard Lebovici
Walter Benjamin a très justement remarqué que les contes de Robert Walser commencent là où d'ordinaire les contes s'arrêtent. C'est exactement le sentiment qu'a le lecteur de Cendrillon depuis sa parution en 1901. Les personnages de ce tout jeune poète sont "entièrement poésie" ; ils sont accordés pour la parole et la langue, pour la mesure et le plaisir du rythme. Une nouvelle traduction en français de Cendrillon était toutefois nécessaire, à la fois pour les lecteurs et les gens de théâtre. En effet, le rythme, dansant et totalement libre, fait d'assonances, de jeux polysémiques et de ruptures subtiles, nécessite une grande souplesse. Anne Longuet Marx a donc choisi le vers libre et non la métrique de l'octosyllabe afin d'éviter une préciosité aux antipodes de l'esprit walsérien.