La luxure
Illustrations de Vincent Corpet, collages de Jean-Jacques Lebel. Jean-Luc Hennig se livre à un inventaire partiel de son "bestiaire luxurieux". On pouvait croire que Flaubert avait épuisé la liste des vocations de Bouvard et Pécuchet : Jean-Yves Cendray a imaginé les deux comparses (ou leurs doublures contemporaines) découvrant l'univers de la luxure. Découverte méthodique s'il en est, qui les conduit de revues pornographiques en sex-shops, et bientôt aux plaisirs aléatoires du "cybersexe". Très moralement, ce conte de la dépravation s'achève dans l'horreur d'une punition exemplaire.
Dans son étude consacrée à Goya, André Malraux date l'origine de la modernité du moment où l'art renonce à une beauté traditionnellement identifiée au bien et à la vérité. - L'art qui explore les zones les plus obscures de la conscience, s'attachant aux images de l'excès et de la transgression, renoue avec son antique vertu cathartique. - En rassemblant des oeuvres du Musée national d'art moderne, en enrôlant écrivains et essayistes sous la bannière de la Paresse ou de la Luxure, Les Péchés capitaux versent une pièce résolument contemporaine au dossier, déjà bien nourri, des relations malicieusement nouées entre l'art et l'immoralité.