Porcelaines chinoises polychromes. Trois siècles de commerce sous la dynastie des Qing (1644-1908)
La librairie française ne manque pas de livres sur la porcelaine chinoise. Et pourtant, aucun livre n'existe qui traite d'un aspect historique capital et peu connu : les porcelaines chinoises réservées à l'exportation, importées en France, à côté des épices et des soieries, par le biais de la "Compagnie des Indes" au siècle des Lumières. Les Chinois avaient le monopole de cette production et possédaient des secrets de fabrication qui, avant qu'ils ne soient découverts en Europe, justifiaient que l'on fasse le tour du monde pour se procurer chez eux une vaisselle de premier choix conçue spécialement pour l'Occident, l'Orient et le Moyen-Orient. Ces oeuvres d'art hybrides qui proviennent de Chine mais qui sont destinées à d'autres pays éclairent d'un jour nouveau trois cents ans de production et renouvellent l'iconographie traditionnelle de la porcelaine chinoise. Cet ouvrage a également comme avantage de ne pas être une somme technique réservée à des spécialistes ; très historique, il se lit plutôt comme le feuilleton des relations commerciales entre la Chine et l'Europe aux XVIIIème et XIXème siècles. On y voit s'affronter deux cultures dont les dissemblances aboutissent à des compromis stylistiques, à des synthèses formelles et à l'émergence d'une esthétique alliant harmonieusement plusieurs traits culturels a priori incompatibles.