Les Grands Collectionneurs, tome 1 : Du Moyen Âge au début du 19e siècle
Le collectionnisme est vieux comme le monde. Les collectionneurs, aujourd'hui comme autrefois, montrent la même passion, les mêmes désirs, la même boulimie de possession. Ces fous du tableau ou de l'objet sont apparus au début du XIVe siècle, et ont acquis leur pleine notoriété dans le corps social aux XVIIe et XVIIIe siècles ; on les appelait les " francs grippés ". Des grottes préhistoriques à Rome et au Moyen Âge, des hommes ont rassemblé, pour leur plaisir, les objets de leur convoitise et de leur inclination à l'art et au goût. Homme seul, le collectionneur acquiert, parfois sans le savoir, pour les autres ; il a fait naître le marché, créé les musées. Ce premier volume d'une saga millénaire étudie la psychologie et dresse les portraits des premiers grands collectionneurs, des Grand-ducs d'Occident aux Médicis et aux Habsbourg, de François Ier à Catherine II et Charles Ier, de la comtesse de Verrue à Pierre Crozat et M. Bonnier de la Mosson, du baron de Puymaurin au cardinal Fesch. Le collectionnisme a d'abord été l'apanage des riches et des puissants, des rois, des princes, des grandes familles, des gens d'Église et des papes, puisil s'est étendu de Rome et de Florence à Prague, à Paris et en province, des chercheurs d'insolite et des chasseurs de merveilleux, des " connaisseurs " aux " antiquaires " et aux " curieux ", tous " francs grippés ". Ainsi s'est constitué, au fil des siècles, une extraordinaire et fascinante nouvelle histoire de l'art et du goût parallèle et complémentaire à l'histoire et au goût " officiel ". Le collectionneur devient le personnage central du monde de la créativité, car il devance les modes, les choix et les avoirs. Le second volume confirmera cette évolution du XIXe au XXIe siècle ; le collectionneur, appartenant à des classes sociales nouvelles, désormais associé à l'artiste, et souvent au marchand, jouera dans le monde un rôle de plus en plus actif. Comme autrefois, il annonce l'avenir.