La mort et les statues
En 1946, au sortir de la guerre, Jean Cocteau tombe par hasard sur un reportage de son ami Pierre Jahan à qui il rendait visite. Bouleversé pas ces images, Cocteau propose à Jahan d'en faire un livre dont il signera les textes : La Mort et les statues.
Pendant l'Occupation, les statues parisiennes déboulonnées par les Allemands étaient accumulées dans un entrepôt du XIIème arrondissement. Monsieurs Thiers et Condorcet, Marat et les alligators de la place de la Nation se retrouvèrent ainsi, au même piège. Pierre Jahan eut la bonne idée de les photographier. Jean Cocteau s'enthousiasma pour le résultat.
Ainsi naquit La Mort et les Statues. Ce livre a été composé pendant l'Occupation. A une époque où commence la grande guerre du pluriel contre le singulier, le travail de Pierre Jahan apporte un exemple type de la beauté qu'un homme seul peut tirer d'un innombrable spectacle de laideur. C'est à ce titre que je le recommande et que je le souligne.