Victor Hugo par la caricature
La caricature a connu son âge d'or, en France, au XIXe siècle, et, assurément, Victor Hugo a été la personnalité qui a le plus souvent retenu l'attention des artistes, Daumier, Gustave Doré, Gill, Nadar, Alfred Le Petit, Bertall, Cham, notamment. C'est plus de mille portraits-charges du poète qui nous sont parvenus, "racontant" sa vie littéraire et politique. Ce nombre s'explique non seulement par Victor Hugo lui-même, chef de file de l'école romantique, écrivain prolifique, profondément engagé dans les luttes de son temps, mais aussi par sa longévité : adulte, il aura successivement connu la Restauration, la monarchie de Juillet, la deuxième République, le second Empire et la troisième République. La presse satirique illustrée s'intéresse d'abord au poète, qualifié de "plus forte tête romantique", puis à l'écrivain qui s'engage en politique, et à l'exilé qui, pour sauver sa tête, a dû fuir la France au lendemain du coup d'Etat du 2 décembre 1851. A partir de cet exil, les caricatures se font moins caustiques et participent à la gloire du poète et à sa "panthéonisation" : Victor Hugo devient un dieu, voire Dieu lui-même !