Ballon mort
Stéphane Miller travaille comme enquêteur pour une compagnie d'assurances. Un jour, on l'envoie flairer sur la disparition de François Bertolini, célèbre footballeur sur le déclin (34 ans) qui fait encore les beaux jours du club local. Le goleador laisse derrière lui une femme, un enfant autiste... et surtout une impressionnante prime d'assurances. Or, Miller a autrefois bien connu Bertolini. Il part donc pour sa ville natale et sa banlieue, en compagnie de son fils Freddy, un dingue de télé et de ciné. Et ce qu'ils vont découvrir n'est pas joli-joli... Mais ce qui fait la force singulière de ce récit, c'est le ton. Selon Jean-Pierre Énard, "Villard se montre champion dans le genre balade de cafés tristes en cinoches minables. Les rapports de Miller et de son gamin sonnent toujours juste, et on se laisse prendre à l'atmosphère un peu poisseuse de ce polar." À l'évidence, Marc Villard s'est investi à titre personnel dans ce roman, ce qui confère un caractère autobiographique masqué à cette intrigue. Ce livre est aussi à lire comme la nostalgie des années d'enfance où l'on se rêve étoile des verts terrains balisés de lignes blanches, avec le spleen des impers à la Bogart.