Un nomade casanier
Gil Jouanard –découvert en ses jeunes années par René Char– n’a cessé de semer sur son chemin, depuis un bon quart de siècle, de minces volumes d’une prose à tonalité poétique (une trentaine de titres publiés chez divers éditeurs –surtout chez Verdier et Fata Morgana). Son nom pourtant n’est familier qu’à une petite troupe de lecteurs fidèles. Lesquels seront surpris de le voir aujourd’hui changer brusquement de genre et passer au récit (presque au roman) avec cette autobiographie «picaresque» riche de sève et de rencontres, composée dans un registre à la fois classique et déroutant –au rebours des modes et du nombrilisme actuels.
Une «fiction vraie», richement nourrie d’enfance, dont le héros très peu héroïque «serait parfois semblable au Candide de Voltaire, d’autre fois au Plume de Michaux».