Le Banc de la Victoire
François Momal nous introduit dans l'esprit d'un bawab cairote, c'est-à-dire d'un gardien d'immeuble. Il doit porter le courrier, s'occuper du nettoyage de la cage d'escalier et, le cas échéant, rendre de petits services aux locataires ou propriétaires ; mais il y a aussi, et c'est le plus important, un sentiment de promotion sociale.
Tarek, le bawab, vient de Haute Égypte, où la pauvreté est assurée à vie. D'être au Caire constitue déjà une promotion. D'avoir affaire à des occupants de l'immeuble tel un officier, un homme important, le valorise chaque jour. Et puis, il y a l'autre face de la vie de Tarek : le manque de femme, la fréquentation des prostituées, l'obligation d'être un indic pour le commissaire Youssef Charif. Dans la ligne de mire : un officier copte de l'Armée de Terre, et, de fil en aiguille, les bêtises, l'engrenage fatal. Et sous la pression du commissaire qui se fait de plus en plus pressante en cette veille de Guerre du Kippour (octobre 1973)