Le concile d'amour
1495. La scène est au ciel. Dieu, la Vierge, le Christ, le Diable tiennent concile pour punir les hommes qui s'adonnent à la "frénésie sexuelle" dans l'Italie envahie par les Français. Il en résultera la syphilis, ou "mal de Naples". Pourquoi l'amour devrait-il toujours se payer de culpabilité et d'angoisse ? N'y a-t-il pas là une gigantesque et ridicule intoxication collective ? Tel est le cri d'Oscar Panizza, en 1894, dans ce chef-d'oeuvre de la littérature satirique, si scandaleux et si drôle, qu'il lui valut un an de prison et qu'on l'imagine mal, aujourd'hui, sur une scène de théâtre, comme en 1968 à Paris. A l'heure où le sida vient nous ramener les vieilles terreurs, peut-être n'est-il pas inutile de rappeler ainsi qu'une maladie, une épidémie, ne saurait entacher la splendeur innocente de l'amour.